Euskera et tourisme à Saint-Sébastien

À une époque la plupart des gens parlaient euskera dans notre ville

À Saint-Sébastien on parle espagnol et euskera. À une époque la plupart des gens parlaient euskera dans notre ville, c'est pourquoi de nombreux sites de Saint-Sébastien ont un nom basque. Par exemple, si nous regardons les terminaisons des noms des lieux de la ville, nous voyons que beaucoup terminent par -berri, -aga, -eta, -tegi, -ene(a) etc..

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Mais pour plusieurs raisons, l’euskera, autrefois la langue habituelle des habitants de Saint-Sébastien, est devenue minoritaire. De fait son utilisation a été interdite pendant de nombreuses années à l’école et en public, au milieu du XXe siècle. C'est à cette même époque que s'est produit un autre phénomène qui a eu un impact direct sur la connaissance de la langue : l’immigration. Au cours de ces années-là, beaucoup de personnes uniquement hispanophones se sont installées en ville. La population de Saint-Sébastien a doublé entre 1930 et 1970. Depuis lors les pouvoirs publics et les agents sociaux de la ville ont travaillé et travaillent encore pour renverser cette situation de vulnérabilité de la langue. Actuellement la conséquence est que 46,67% des habitants et habitantes de Saint-Sébastien parlent euskera et environ 21% comprennent l’euskera.

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Cette proportion n'est néanmoins pas la même dans tous les quartiers. Dans certains la proportion de bascophones est supérieure, par exemple à Zubieta (78 % contre 12 %) et Igeldo (63,4 % contre 17 %) et Añorga dans une moindre mesure. Ces trois quartiers à l’écart du centre-ville sont peu peuplés et ancrés dans les traditions.

igeldo 2Vue panoramique du mont Igeldo

L’euskera est une langue minoritaire sur son territoire, c'est-à-dire que l’euskera n’est pas utilisé dans toutes les fonctions normales d’une langue pour plusieurs raisons. Par exemple, tous les habitants ne parlent pas euskera et pour parler avec eux les bascophones doivent changer de langue. En outre, tous ceux qui parlent euskera ne sont pas alphabétisés en euskera, ce qui signifie que les textes qu’on leur distribue doivent être en espagnol. Un autre facteur est que par exemple dans la presse, la télévision, Internet et l’univers numérique en général, les contenus dans la langue minoritaire sont beaucoup plus rares.

Pour survivre, une langue a besoin d'espaces dans lesquels toutes les fonctions sont réalisées dans cette langue. On appelle ces espaces arnasgune (espaces vitaux) parce qu’ils sont comme les poumons de la langue. On y apprend l’euskera de manière naturelle et dans les rapports habituels il est normal d’utiliser l'euskera puisque tous ou presque tous ceux qui vivent dans ces espaces connaissent la langue. À Igeldo et Zubieta, que nous avons déjà cités, nous pouvons ressentir l’ambiance de l'euskera puisque la plupart de ses habitants l’utilisent de manière habituelle.

Igeldo est l’un des sites les plus visités de notre ville et tous ceux qui viennent nous rendre visite peuvent nous aider à protéger notre culture et notre langue en apprenant et en utilisant certains mots, en ayant une attitude favorable et respectueuse, etc. Le tourisme et l'euskera peuvent ainsi être des compagnons de voyage dans notre ville.

igeldoPhare de Monte Igeldo

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